Le mandat de Alexandre Holroyd a-t-il été mené au service de la Nation et de la 3ème circonscription en particulier? Sous Macron, tout le pouvoir était dans les mains du Président, avec la complicité du député sortant.
L’Assemblée nationale représente la Nation : c’est elle qui est censée incarner la souveraineté nationale. Le Gouvernement répond de ses actes devant elle, et non l’inverse. Hélas, les institutions de la 5eme République n’aident pas à garantir cet équilibre, notamment à cause du fameux “49.3”. Néanmoins, rien n’oblige un-e député-e à être le doigt sur la couture face au Gouvernement soutenu par la majorité parlementaire.
Avec Macron, c’est l’Elysée qui commande
Le quinquennat précédent nous a donné l’affligeant spectacle d’une Assemblée aux ordres, avec des députés En Marche particulièrement obséquieux et l’impossibilité de contrer les plans du gouvernement. Voire de contrer les plans du président Macron !
Tout au long du quinquennat, des membres du Parlement, même quand ils étaient proches de LREM, se sont plaints : “Même donner un avis est vu comme une fronde s'il n'est pas conforme” dénonçait par exemple Frédérique Dumas. Les affaires d’ingérence de l’Elysée dans le cours normal du pouvoir législatif ont été nombreuses. Sur des sujets pourtant consensuels, le groupe majoritaire s’est positionné contre toutes les propositions de loi émanant de groupes d’oppositions. Au moment du débat sur une proposition de loi (LR) sur les Accompagnant-es d’élèves en situation de handicap, le groupe LREM avait saboté le travail transpartisan. François Ruffin, député LFI avait alors dénoncé un comportement de “playmobil”.

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“Sous le précédent quinquennat, une assemblée aux ordres du Président de la République”
Le député sortant aux ordres
Le député Holroyd ne fait pas exception. En février 2021, dans une Question au gouvernement, il léchait ainsi les bottes du Secrétaire d’Etat aux affaires européennes : “Le succès et la conclusion de cette négociation appellent deux questions. La première est de savoir quels enseignements vous tirez, pour le fonctionnement de notre Union, de ce succès dont vous avez été l'un des acteurs-clés.” etc. Le rôle d’un député, fut-il de la majorité parlementaire, est-il de servir de faire valoir au Gouvernement ou de le contrôler, d’orienter son action?
Le député a voté selon les consignes du Gouvernement sur des sujets majeurs comme la ratification du honteux accord commercial avec le Canada, le CETA. Il a voté la loi de finances de 2018 qui supprimait l’Impôt de solidarité sur la fortune.
En 2022, face aux inégalités croissantes, à la crise écologique, et pour faire vivre la démocratie, la France a besoin d’un Parlement vivant, et pas d’une assemblée de “playmobils” qui lèvent le bras quand les représentants du Président de la République le leur demandent.
En Juin, on envoie la NUPES à l’Assemblée.